Le voleur crucifié
Les deux larrons
extrait des Évangile Apocryphes, Évangile de Nicodème, chapitre X
traduction Gustave Brunet (1805-1896)
Et Jésus dit: «Mon père, pardonnez-leur et épargnez-les, car ils ne savent ce qu'ils font.»
Et ils partagèrent entre eux ses vêtements. Et le peuple était présent et les princes, les anciens et les juges tournaient Jésus en dérision, en disant: «Il a sauvé les autres, qu'il se sauve lui-même; s'il est le fils de Dieu, qu'il descende de la croix.»
Les soldats se moquaient de lui et il lui offraient pour boisson du vinaigre avec du fiel, en disant: «Si tu es le Roi des Juifs, délivre-toi toi-même.» Un soldat nommé Longin, prenant une lance, lui perça le côté et il en sortit du sang et de l'eau.
Le gouverneur ordonna que l'on inscrivît sur un écriteau, suivant l'accusation des Juifs, en lettres hébraïques grecques et latines: «Celui-ci est le Roi des Juifs.»
Un des larrons qui étaient crucifiés, nommé Gestas, lui dit: «si tu es le Christ, délivre-toi ainsi que nous.» Dismas lui répondant, le réprimanda, disant: «N'as-tu point crainte de Dieu, toi qui es de ceux contre lesquels condamnation a été rendue ? nous recevons le juste châtiment de ce que nous avons commis, mais lui, il n'a rien fait de mal.» Et lorsqu'il eut repris son compagnon, il dit à Jésus : « Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton royaume.»
Et Jésus lui répondit: «En vérité, je te le dis, tu seras aujourd'hui avec moi en Paradis.»